ExSitu

Recherche et expérimentation artistique

Outils pour utilisateurs

Outils du site


documentation:carnets:geocyclab:almanach:18-bulgarie:post-578
Jour 901 - Arrivée en Europe

Mardi 16 juin 2015 - 5 kms - Post n° 578


Barth : Après avoir encore repoussé notre départ de quelques jours, le temps de redonner un coup de neuf à nos montures, de faire quelques ultimes rencontres comme celle de Julie, photographe française qui nous avait contacté grâce à Twitter en vue de sa visite en Turquie et avec qui nous avons plaisir à bavarder autour d'un çay… Le temps aussi de faire une synchronisation du site internet, des faire nos aux-revoir un peu précipités à Giorgio et Secil qui nous ont tant offert, de boucler les bagages et de savourer un dernier dîner à Galatasaray en compagnie de Funda.

La décision est prise, on ne sortira pas d'Istanbul par la route. D'une part pour épargner Roxana cette éprouvante expérience, et surtout car le visa de notre amie vient d'expirer ce qui nous donne une bonne excuse pour succomber une dernière fois à la tentation du bus. Direction la gare routière donc, en naviguant tant bien que mal dans le labyrinthe de ruelles sous un soleil de plomb, et pour nous retrouver en début d'après-midi, confortablement installés dans un bus climatisé à contempler la dilution progressive de la mégapole turque dans les campagnes que nous abordons. Le voyage n'est pas bien long et nous avons le temps de pédaler quelques kilomètres pour sortir d'Edirne, notre dernière étape turque, et trouver un endroit où planter les tentes et allumer un dernier feu au son de l'appel à la prière de la mosquée voisine.

Le lendemain, malgré un soleil estival qui cogne déjà dur sur les prairies fleuries, il ne faut pas pousser trop fort sur les pédales pour se retrouver à la frontière, fermer cette page turque de notre parcours et réclamer un tampon pour marquer le coup de notre entrée officielle en Europe, sur les simples souvenirs que sont d'un seul coup devenu nos passeports…

Une première pause dans un village nous permet de prendre la mesure du changement de décor avec l'apparition d'une première petite église, de quelques gitans qui viennent tout sourire nous faire la causette sous le regard blasé des cigognes qui encaissent le soleil de midi pour protéger leur nichée et l’œil sévère d'une voisine qui n'a pas l'air contente de voir un tel meeting se dérouler au pas de sa porte. Quelques kilomètres plus loin nous voici à Svilengrad, première petite ville bulgare après la frontière et dont la principale activité économique semble concentrée autour des casinos qui font le bonheur des voisins turcs. Heureusement, les alentours de la ville sont très sauvages et nous trouvons sans difficulté un bivouac bien confortable sur les berges de la rivière, où les lucioles et les hannetons font office de son et lumière une fois la nuit tombée…

Le camp est posé, on peut attaquer le programme, avec pour commencer la réalisation d'un nouveau Checkpoint dont le tournage a lieu le lendemain matin, juste avant de rejoindre le centre ville. Un des cafés de la ville fait ensuite office de bureau pour le montage, en attendant que notre ami Sam (cycliste anglais avec nous avions fait la route de Trabzon à Sinop) nous rejoigne pour une nouvelle session de co-pédalage. Notre autre ami Nurullah, qui nous avait hébergé à Trabzon et qui projetait de nous rattraper à la frontière, ne nous rejoindra pas. Le bus le conduisant de Trabzon à Istanbul a eu un accident, et avec heureusement juste une main cassée, son projet de voyage est hélas tombé à l'eau.. On remettra ça Nuri, promis !

Les heures de montage s'enchaînent donc dans l'ambiance assez mortelle du bistrot tandis que les températures extérieures rivalisent avec celles qu'on avait connu en Asie du Sud-Est. Sam finit par nous retrouver, annonçant l'heure d'un l'apéro de retrouvailles et reportant au lendemain mes espoirs de boucler le Checkpoint. Une ultime journée me permet d'en venir à bout et de lancer les calculs, exports et mises en ligne alors qu'une grosse pluie d'orage inonde les rues de la ville. C'est le moment que choisit Kirsa pour nous rejoindre. Une première rencontre locale avec cet ingénieur travaillant sur le chantier d'une voie ferrée loin de chez lui, et qui se fait un plaisir de nous arroser de bières jusque tard dans la nuit en nous racontant un peu la Bulgarie. Pas facile de retrouver le chemin de notre bivouac dans la nuit et sur des chemins désormais boueux, mais nous parvenons finalement à planter les tentes pour quelques heures de sommeil avant la reprise de la route…

documentation/carnets/geocyclab/almanach/18-bulgarie/post-578.txt · Dernière modification : 05 02 2023 de 127.0.0.1