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Jour 500 - Banyuwangi, Java

Mardi 11 février 2014 - 0 kms - Post n° 502


Barth : Cinq-centième jour de notre odyssée aujourd'hui. Un chiffre rond qui invite à tourner une page, celle de la réforme de notre carnet de bord… Depuis quelques temps nous sentons qu'il faut changer certaines choses dans la recette de fonctionnement de notre atelier mobile.

Geocyclab a été élaboré suivant trois fondements, voyage, création et partage, qui nous guident dans la découverte de notre monde. Nous essayons au jour le jour et sous différentes formes de partager nos réflexions via le carnet de bord, Ex Situ et la galerie des Objets Libres, ce qui exige une concentration et un travail quotidien. Depuis notre départ beaucoup de choses ont été définies en cours de route, affinées ensuite, et le site internet de Geocyclab qui reste le centre névralgique du projet, a changé de forme en se complexifiant peu à peu.

La formule d'un article par jour a fonctionné tant bien que mal pendant presque un an et demi, malgré une grosse frayeur au Mexique avec la perte de notre ordinateur, et trop souvent au prix de journées entières perdues à tenter de trouver une connexion fonctionnelle. Les éditions vidéos se bousculent sur le banc de montage, les idées de création ne manquent pas mais la disponibilité nous fait toujours défaut. Ce voyage n'est pas un long fleuve tranquille, il y a parfois des tourbillons, des accalmies, des accélérations contre lesquelles il n'est pas possible de lutter, à moins de s'épuiser et de finir par se noyer. Geocyclab est décidément un projet expérimental dont les contraintes et les aléas ne nous semblent plus aujourd'hui en accord avec la rigidité du rythme de diffusion que nous nous sommes imposé.

De plus, le nouveau continent que nous abordons depuis quelques semaines nous demande encore plus de temps, d'énergie et de concentration pour nous adapter au climat tropical, communiquer avec les locaux qui ne parlent pas souvent anglais, et continuer de pédaler pour découvrir de nouvelles régions. Toute cette disponibilité nous oblige donc à lever le pied sur la régularité de nos publications, et nous aspirons aujourd'hui à plus de liberté tant dans la forme que dans le rythme de notre récit.

A partir d'aujourd'hui, les publications quotidiennes de notre journal de route vont donc cesser, remplacées par des articles plus espacés, mais sans doute aussi plus denses et variés. Nous poursuivons tout de même notre collecte quotidienne de petits objets et des informations qui leurs sont associées, mais nous ne les publierons plus… Fini donc les quêtes parfois angoissantes d'une connexion internet tous les dix jours. Nous prendrons le temps de rédiger, mettre en page et éditorialiser notre site quand une connexion se présentera, et quand ce sera le moment de faire une pause, de tourner une page entre deux régions, deux pays, deux ambiances… Désormais, notre récit va s'adapter à notre voyage et non l'inverse, ce qui paraît tout de même bien plus logique et naturel. Geocyclab est une école, autonome, ce qui nous oblige à prendre le temps de tirer des leçons de son enseignement. Voici donc venu le temps de repartir sur de nouvelles bases ! Geocyclab 2.0 brise sa coquille !!

Ceci étant dit, il nous reste à faire une dernière synchronisation « obligatoire » pour véritablement tourner cette page avant de reprendre la route à la découverte de Java. C'est donc le programme de la journée d'aujourd'hui…

Au réveil, nous filons donc directement jusqu'au restaurant où nous avions trouvé une connexion à notre arrivée à Banyuwangi avec dans l'idée d'y prendre le petit déjeuner tout en mettant à jour le site. Une petite heure de marche dans la ville qui est déjà bien animée pour nous casser les dents sur une grille fermée.. ça commence bien. Nous posons alors notre camp dans un minuscule petit restaurant juste à côté de celui que nous visions, en attendant que celui-ci ouvre. Le lieu est tenu par un couple de vieux particulièrement adorables qui nous servent un petit délicieux petit déjeuner avec jus d'orange et bananes en prime. Les piles de magazines spécialisés sur les cultures du monde musulman qui traînent sur les étagères confèrent au lieu une ambiance cultivée et sereine bien loin des bouis-bouis bruyants et populaires qui font notre quotidien. Nous restons là quelques heures, le temps de fignoler les derniers haïkus avec l'aide d'une cliente pour traduire un titre qui nous échappe en Indonésien.

Finalement le restaurant voisin ouvre ses portes, mais le FTP ne fonctionne pas ici non plus, damned ! Après avoir tenter en vain de mettre en ligne un haïku au prix d'une longue et inutile attente, il nous faut patienter encore un peu en regardant le déluge qui vient de s’abattre sur la ville… Le dernier espoir consiste à aller faire un tour à l'EJC, le centre de formation où nous avions rencontré nos contacts pour aller visiter Kawa Ijen, et qui pourront peut-être nous aider un peu. Pas de connexion sur place, mais Agus nous fait une lettre en indonésien pour demander au cyber voisin de nous autoriser à brancher directement notre PC pour tenter de faire enfin fonctionner le FTP. Nous cédons au désormais traditionnel rituel de questions-réponses en anglais avec quelques étudiants avant d'aller tenter notre chance au dit cyber… Là encore, pas moyen d'établir une connexion FTP avec le serveur…

Retour dépité à l'hôtel, où Fanch se couche avec une migraine tandis que je console vaguement ma frustration en mettant en ligne les derniers haïkus. Cette journée noire et pluvieuse vient souligner l'urgence de changer de formule, c'est tout ce qui me paraît positif en me couchant…

Agus

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