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documentation:carnets:geocyclab:almanach:07-usa:post-473
Jour 471 - Mission Street, San Francisco

Lundi 13 janvier 2014 - 30 kms - Post n° 473


Barth : Après une bonne grasse matinée, je finalise et vérifie la sauvegarde de toutes nos données depuis le départ avant de sortir nous promener. Le soleil est toujours radieux et après un passage au terminal de bus pour vérifier les conditions d'embarquement du vélo d'Anaïs qu'elle va rendre à David en passant à Los Angeles, nous flânons un peu sur les quais, côté baie…

Le soir nous retrouvons Fanch qui a fini par se décider à réserver quelques nuits dans une auberge pas loin de notre hôtel. Il est accompagné de Jérome, un français qui stationne ici en attendant de filer au Pérou après s'être rempli les poches de dollars dans une plantation de cannabis au nord de la Californie. Dîner japonais et discussion en français donc, pour clôturer cette journée.


Fanch : Après 15 jours au bicentenerial campground en (presque) total harmonie avec mère nature, j'ai l'étrange sentiment que ce retour à la vie urbaine sonne comme un retour à la folie. Je dis cela parce que je pense être arrivé dans le quartier le plus sombre, peut être le plus triste de la belle San Francisco.

Mon auberge de jeunesse ce situe à deux pas du carrefour de la 8ème Avenue et Mission Street. Cette dernière rue est la première parallèle de Market Street. Ce duo naît aux frontière de Castro, quartier gay réputé pour mourir dans les antres du quartier de la finance. Market Street comme son nom l'indique, est un axe plutôt commerciale qui s'avère être un des lieux les plus fréquentés de la ville. Les boutiques se juxtaposent des deux côtés de la chaussée au centre de laquelle circule en double sens, une rame de tramway retro. Sans oublier que la qualités des hôtels et des restaurants, tout comme la taille des enseignes commerciales augmente progressivement en s'approchant du quartier des grattes-ciel. On y croise quelques cravates bien nouées, des tailleurs et des talons, des hipster sur skateboard, une large déclinaison de bobo en tout genre et pas mal d'homeless venu faire fortune en tendant la main devant les grands magasins (pas trop devant quand même). Au niveaux de la 4ème avenue, les ambiances des rues perpendiculaires sont plutôt inspirées des thèmes de prédilection du cliché du bobos parigos, bars à vin, Jazz clubs branchés, magasin bio et bien êtres, boulangerie et pâtisserie fine, resto à la française, ou bar à sushi. Longeant cet axe principal (Market Street), on trouve donc Mission Street et le décalage est assez frappant. Disons qu'ici, c'est la misère qui me surprend en premier. Certainement la même qu'au centre de L.A. mais davantage marquée. C'est le quartier résidentiel des vétérans et afro-américain sans toit, des pommés, des camés. Ouai, c'est pas joli joli, ça sent très fort la drogue, celle qui au bout d'un certain temps déforme le corps, le visage, le regard et l'esprit. Contrairement à l'Europe, la misère n'a pas de complexes à s'exposer, la richesse non plus d’ailleurs et ces deux mondes coexistent dans ces quelques kilomètres carrés de bitume et de baraque à la mode victorienne. Vraiment, je retrouve un monde de fou.

Je rencontre Jérôme dans cette vielle demeure victorienne (plutôt du genre maison hantée), un français débrouillard qui descend tout juste du Nord de la Californie ou il a passé une saison à bosser dans les champs de marijuana. Ce n'est pas la première personne qui nous parle de ce plan car dans le coin, c'est plus ou moins un gagne pain comme les autres et sauf que ça rapporte gros. On y songera la prochaine fois… Enfin, après avoir fait connaissance nous partons tout deux rejoindre Barth et Anais pour une petite bouffe entre amis.

documentation/carnets/geocyclab/almanach/07-usa/post-473.txt · Dernière modification : 05 02 2023 de 127.0.0.1