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documentation:carnets:geocyclab:almanach:06-mexique:post-372
Jour 370 - Métro Portales

Vendredi 4 octobre 2013 - 0 kms - Post n° 372


Fanch : Le cadre déformé, à coup de masse, les pneus crevés, les roues volontairement voilées, un vélo blanchi destiné à être enchaîné quelque part dans la ville pour devenir morceau de ferraille urbain. Les cyclistes savent et maintenant, nous aussi . Ces Ghosts Bikes rendent un hommage silencieux à celles et ceux qui ont perdu la vie alors qu’ils étaient sur leurs deux roues.

Le “vélo fantôme” Ce projet commémoratif est d'après ce que j’ai compris, né en 2003, dans la ville de Saint Louis, Missouri, lorsqu’un type nommée Patrick Van Der Tuin, qui après avoir assisté à une collision entre une voiture et un cycliste, a placé un vélo blanc sur le lieu de l’accident. Sur le cadre du vélo, se balançait une pancarte sur laquelle était inscrit « frappé ici ». Se rendant compte par la suite que les automobilistes, en apercevant l'étrange mémorial, avaient tendance à ralentir, il décida de placer 15 autres « fantômes » dans les rues de Saint Louis, c’est de là que le mouvement Ghost Bike aurait vu le jour. Depuis l'idée a parcouru du chemin et la pratique s’est étendue aux grandes villes des 5 continents.

Sergio et Cesar sont à la Central. Il s'apprêtent à rejoindre Ernesto pour déposer le vélo blanc sur une des avenues de Mexico, je ne sais où exactement. Il y a quelques jours de cela, la famille a déposé à la Central le bici de la victime en demandant aux membre de la Casa Bicitekas de bien vouloir appliquer la “tradition”. La bécane est littéralement défoncée, je pensais en premier lieu que la déformation du carde était dû au choc entre la voiture et la cycliste mais pas du tout. Le pauvre Sergio m’explique tant bien que mal que le vélo était en bonne état, qu’il y avait pas mal de chose à récupérer mais il s’est appliquer à tout défoncer, tout déformer, à tout exploser. « Et oui » me dit il, « si on pose dans la rue un vélo en bonne état , blanc ou pas blanc, il ne fera pas long feu et quelqu’un finira par se servir. Ça me fait mal de faire cela mais que veux tu, c’est la moindre des chose que de rendre cet hommage à quelqu’un des notres »


Barth : Après un début de journée relativement studieux, nous décollons en direction de la Central del Pueblo pour passer dire bonjour et prendre un peu l'air. C'est le dernier jour du tournage, la central est toujours déguisée en centre de détention, et l'atelier de Bictekas semble faire de la résistance dans ce décor loufoque. Sergio, Ernesto et Cesar sont là, les retrouvailles sont chaleureuses. Sergio est en train de repeindre intégralement en blanc le vélo accidenté de Jennifer, victime récente d'une collision avec une voiture. Son vélo sera accroché le lendemain à l'endroit du drame, en mémoire de la victime et pour sensibiliser les automobilistes sur la sécurité des cyclistes. Il s'agit d'un mouvement international nommé ghostbikes, et initié en 2003 dans le Missouri.

Puis, après un passage obligatoire chez notre dealer de tacos, nous filons chez Lalou pour un apéro plutôt mouvementé. En effet, les amis français qu'il voulait nous présenter ne sont pas encore arrivés, et à leur place débarque une petite banda de cyclistes qui a visiblement déjà commencé la fiesta avant l'heure ! Bref, un peu de détente tout de même..

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