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Jour 203 - Iles de Saint Louis

Samedi 20 avril 2013 - 0 kms - Post n° 203


Fanch : Bon, nous avons plusieurs petites affaires à régler qui nécessitent une connexion internet. Nous partons de ce pas à quelques mètres de notre gîte histoire de dégoter un petit bout de bande passante sur laquelle se s’accrocher. On se casses le nez, pas de connexion, pas d’électricité, ni ici, ni à coté, ni dans le quartier, ni ailleurs dan la ville. C'est apparemment une chose habituelle et nous ne le savons pas encore mais la panne va se prolonger jusqu'au soir. Très bien… Si c'est comme ça, Je laisse Barth et Camille à leurs occupations et m'active sur le champs afin de chercher une solution pour cette histoire de dérailleur.

Je croise en premier lieu un réparateur-bricoleur de vélo et lui expose mon problème. Il m'explique très clairement que je ne trouverai pas mon bonheur à Saint-Louis et que le mieux à faire est de pousser jusqu'à Dakar. Pousser jusqu'à Dakar cela veut dire de parcourir 250 kilomètre sans rapports de vitesse. Il m'oriente tout de même vers un de ses collègue que (je ne le sais pas encore) se fait appeler « l'homme au vélo ». Je pénètre dans son atelier et découvre avec plaisir que l'homme à qui j'ai à faire est un réparateur-poète-sculpteur-allumé! Je n'ai malheureusement pas énormément de temps car je doit rejoindre mes amis à l'auberge de Gurvan et Olivier, mais promis, je reviendrai demain pour continuer notre conversation.

L'après midi se prolonge à la galerie Waaw que nous visitons à l'occasion des portes ouvertes de la résidence ou trois artistes exposent leurs recherches en cours. Je n'ai pas eu de révélation particulière concernant leur travaux mais l'ambiance y était sympathique et plutôt détendue.

J'ai ma flûte traversière à la main car je sais que Gurvan s'est dégoter une gratte et une occasion de ce genre ne se loupe pas! Nous achèverons l'après-midi a coup de funky music, nous reproduisons ce que nous avions fait il y à 5 ou 6 ans dans un trou pommé de Normandie. Le feeling est là, la musique court le long de ma colonne vertébrale… Six mois que je n'avais pas ressentis cette douce sensation !


Barth : Ce matin, objectif internet. Pour cela nous nous rendons à l'auberge des Pélicans en longeant la plage sur quelques kilomètres. Pas de chance, c'est le black-out sur Saint Louis, plus d'électricité depuis une heure et donc plus de wifi… Nous restons tout de même pour écrire un peu et préparer les échanges de photos et vidéos tournées ces derniers jours avec Camille. Finalement, nous retournons chez Mahrou pour déjeuner et Fanch décolle direct pour tenter de trouver un nouveau dérailleur, tandis que Camille se prépare à rejoindre son contact à St Louis pour la suite du séjour. L’électricité revient un moment, le temps de refaire quelques échanges de fichiers en même temps qu'une micro lessive et je fonce ensuite à l'auberge de jeunesse.

Pour rejoindre le centre ville depuis l'hydrobase où nous sommes, le plus simple et le plus économique consiste à embarquer dans une antiquité automobile qui fait la navette entre le pont et le bout de l'île, traversant le marché et le village de pêcheurs, le tout pour la modique somme de 125 CFA (à peine 15 centimes d'euros…) Ensuite, il ne reste qu'à traverser le fleuve à pieds pour rejoindre l'autre île… J'arrive donc à l'auberge de jeunesse dans l'espoir d'y trouver une connexion, mais le black-out est revenu, la poisse… Vers 16h, Fanch arrive suivi de près par Gurvan et Olivier que nous n'aurons pas de peine à embarquer aux portes ouvertes d'une résidence artistique que nous avions prévu de visiter. L'affaire se passe au centre Waaw, où trois artistes présentent leur travaux en cours entre quelques verres de bissap et autres cacahuètes. Sans électricité, les projections vidéos prévues sont reportées sur de petits écrans, mais ça fait tout de même un bien fou de participer à un « évènement culturel contemporain » après quelques mois de vide. La partie se poursuit dans la ruelle juste devant où Fanch et Gurvan improvisent un petit concert guitare-flûte qui ne manque pas d'attirer l'attention d'un chanteur/slameur… Le festival « Jazz à Saint Louis » débute dans moins d'un mois, c'est une sorte d'avant première !

Avant d'aller dîner dans un petit restau repéré par Gurvan et Olivier, je me laisse naïvement embarquer par un marchand de souvenirs jusqu'à sa boutique. L'homme est rusé, mais pas de chance je suis tétu. Après m'avoir fait cadeau de deux colliers, il m'explique que ce serait bien que je fasse un geste pour la circoncision de son fils qui a lieu le lendemain… Je mettrais une heure à lui faire comprendre que si je fais « ce petit geste » à base de billets CFA, les cadeaux qu'il m'a fait n'en seront alors plus… Une joute verbale stimulante et que j'aurais le plaisir de remporter ! Il est donc possible, en prenant son temps de retourner contre eux-mêmes, les jeux d'attrape-touristes des marchands de souvenirs !..

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