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Jour 33 - Pilat sur Mer

Jeudi 1 novembre 2012 - 25 kms - Post n° 033


Fanch : Le réveil est humide et difficile. Je chute au premier coup de pédale entraînant Barth avec moi. Le suite n'en est pas moins désagréable. Le temps est déchaîné, c'est la tempête et ce n'est pas une mince affaire que d'avancer dans ces conditions météo démoralisantes. Nous ne pouvons/voulons plus continuer et trouvons refuge sur le porche de l'école de voile de Pilat sur Mer. L'abri est venté mais nous protège des grains qui se succèdent à intervalles réguliers. Nous en profitons pour manger, sécher, ranger, se poser, discuter, boire le thé, filmer et enregistrer.

Geocyclab est en état de fonction et livre en ce jour de coup de vent son premier haïku vidéo. Le but de cet exercice n'est pas de décrire mais d'évoquer l'atmosphère d'un instant, d'un lieu. Chaque haïku est une possibilité nouvelle pour Barth et moi d'exprimer puis de confronter de manière sensible nos deux points de vue différent (son et images) d'un même moment vécu. Nous devrions nous y adonner aussi souvent que possible.

17H 30. Mes parents, Marie et Aël mon neveux sont là, sous le porche de l'école de voile. Ils sont venu partager quelques instants de notre quotidien même si la véritable raison de leur visite se trouve être l'occasion d'un deuxième au revoir. Nous mangeons ensemble un bout de quiche lorraine en savourant cet instant précieux. Pendant qu'ils dorment dans le fourgon aménagé familial, nous squattons les vestiaires hommes du club nautique (merci Quentin). Au chaud, au sec, au calme, seul les mats de catamaran continuent leur cliquetis réguliers et hypnotique, une berceuse free jazz pour nous expulser au pays des rêves.


Barth : Un gros coup de vent et les premières gouttes d'une averse me réveillent vers six heures du matin. Il fait encore nuit mais impossible de me rendormir. Démontage précipité sans prendre le temps de faire chauffer un thé et nous voilà sur nos montures direction le premier café… Qui nous manque cruellement puisqu'au moment de donner son premier coup de pédale, Fanch bloc son cale-pied dans sa pédale qui reste immobile, perd l'équilibre qu'il tente de rattraper en m'administrant une superbe baffe qui me fait à mon tour m'affaisser sur le côté. Seuls les cygnes qui commencent à envahir la bassin seront témoins de ce burlesque faux départ et le porte fanion du vélo de Fanch n'aura pas tenu le coup. Pour ma part ça m'a presque autant réveillé que le café tant attendu. Nous trouvons un peu plus loin une boulangerie qui fait du café, pour notre plus grand réconfort. Nous rejoignons ensuite un marché entre deux averses et prenons le temps de reboire un chaud dans un bar en regardant les trombes d'eaux qui s'abattent sur les quelques retardataires de la messe de la Toussaint.

Profitant d'une brève éclaircie nous filons vers le Pilat - cette fois j'ai abbatu toutes mes cartes : veste déperlante, pantalon étanche, chaussons néoprènes, le tout recouvert d'un classique poncho en toile cirée. 3km plus loin, j'ai évidemment droit à une superbe éclaircie en pleine montée qui me transforme immédiatement en cocotte minute, mais je ne regrette rien quand nous débarquons au Pilat, accueillis par un grain aussi violent que soudain. Nous trouvons refuge dans le patio couvert d'un centre nautique avec vue directe sur l'océan et un renfoncement qui nous abrite des rafales. Nous n'avions pas vu l'océan depuis La Rochelle, les retrouvailles sont chaleureuses !

Nous passons le reste de l'après-midi à transformer notre refuge en un immense sèche linge, à grand renfort de tendeurs et de mousquetons, ce qui finira par nous inspirer le premier haiku de Geocyclab. Un monsieur vient nous faire la causette juste au moment où les parents de Fanch arrivent. Ils viennent passer deux nuits en camping-car avec sa soeur et son neuveu. Avant d'aller apéroter et dîner bien au chaud dans le camping car, débarque Quentin, moniteur dans cette école de voile, à qui nous demandons si on peut rester dormir dans le patio. Il nous indique alors un vestiaire chauffé avec douche pour passer la nuit au sec. Merci encore Quentin pour cet accueil et peut-être rendez-vous au Maroc !

Un bon verre de whisky suivi d'une quiche lorraine et d'un morceau de fromage dans la chaleur confortable du camping car, il n'en faudra pas plus pour déclencher le coup de barre. La soirée se termine tôt, je prends juste le temps avec Fanch de finaliser notre premier haiku et nous nous endormons, lessivés par cet après-midi de tempête.


Haiku 001 - Tempête</div>

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