Phase 01 | Montage de petites séquences à huit mains
Partant des images et sons de la mémoire de Geocyclab, chacun réalise plusieurs séquences de quelques minutes (visuelles ou sonores), afin de constituer une collection commune qui servira de base à la constitution d’un format long par la suite.
Phase 02 | Imbrication des séquences en un montage unique
Une fois la collection constituée, les séquences vont converger et s’agglomérer au cours d’une phase de travail collective, toujours de manière intuitive, et en associant images et sons, afin de faire émerger peu à peu un objet plus long.
Les scènes s'imbriqueront progressivement en séquences, elle-mêmes s'agrégeant en parties qui formeront le film. Cette méthodologie parcellaire fonctionnera sur la base de nombreux aller-retours entre image et son (l'un influençant l'autre et vice versa) de manière à coconstruire cet objet audio-visuel.
Ce premier montage sans doute un peu brut, va permettre de valider la structure globale du film, de fixer une forme de narration, des principes de montage, un vocabulaire. De nouvelles séquences pourraient alors voir le jour pour compléter, relier, balancer, équilibrer les premières pistes de travail.
En mars 2019, durant une résidence en milieu scolaire au collège Henri Le Moal de Plozévet portée par l'association Arts à la Pointe, l'ensemble du matériel vidéo et sonore glané à travers le monde durant trois ans de voyage a été dérushé en compagnie d'Erwann Babin. Cinq semaines d'écriture pour voir ou revoir les images, écouter l'ensemble des pistes sonores, remémorer le voyage, interroger les intentions qui le portaient, et faire un point important sur ce qui en ressort quelques années plus tard et sur ce que nous aimerions en dire.
En décembre 2019, en résidence à Lolab (Nantes), nous trions les 3500 plans. Les plans comprenant les vélos, Fanch et Barth ainsi que leurs amis, jugés trop proches d'un making-off, sont mis de côté. Les autres plans sont renommés en intégrant des mots-clés (cf. document ci-dessous). Cela permet d'effectuer de premiers tris rapides et d'amorcer des logiques de montage. De la même manière, les sons sont triés en fonction des sujets, des formats et des qualités.
En février 2020, à l'occasion d'une première réunion du quatuor au complet, la méthodologie de travail s'affine, avec le lancement d'une première phase de montage pendant laquelle chacun va produire une série de micro-montages (audio ou vidéo de quelques minutes) en suivant son intuition, ses envies, ses surprises… Un premier rendez-vous avec Tita Production lance officiellement le projet, nous laissant entrevoir différentes pistes de financement et de diffusion.
Courant mars et avril 2020, les premiers micro-montages apparaissent à la faveur du confinement de la Covid-19. Ils permettent de la réalisation d'un premier essai de montage qui accompagne notre candidature au dispositif FACCA (Fonds d’aide à la création cinématographique et audiovisuelle) de la région Bretagne.
Début août 2020, la refonte de notre méthodologie de travail à distance, et la synchronisation des systèmes et logiciels entre nos quatre machines nous occupent le temps d'une session de travail de trois jours à Nantes. Nous avons désormais tous le système “Linux Ubuntu” et les mêmes outils (Kdenlive et Ardour).
Le 24 septembre, un rendez-vous rassemble toute l'équipe chez Tita Productions pour affiner la stratégie de financement et de diffusion suite à l'obtention du FACCA, et faire un point sur le planning des mois à venir.
Début novembre, une semaine de résidence sur l'île Wrac'h… Écriture, montage
Février 2021, résidence sur l'île Tristan ?…
Fin avril 2021 : Finalisation
La majorité des enregistrements sonores et vidéo ont déjà été intégrés à la cinquantaine de courts métrages et les quatre-vingt trois Haïkus publiés en ligne au fil de la route. Néanmoins, nous avons pris le plus grand soin, au prix parfois de certains sacrifices, de sauvegarder l’ensemble de ces rushs dans l’idée d’une réutilisation à notre retour.
Sans compter les nombreuses interviews des Objets Libres et les tournages des Checkpoints (interviews de nous-mêmes), environ 35 heures de rushs vidéo et 50 heures d'enregistrements sonores sont exploitables pour le montage. Un premier enjeu consiste donc à relier et faire discuter ces archives entre elles, en exploitant les éventuelles analogies thématiques, esthétiques ou plastiques qu’elles contiennent.
Format des RUSHS | Codec | Détails | |
---|---|---|---|
AUDIO | WAV (audio/x-wav) | PCM S16 LE (s16l) | 96000 Hz - 16 bits |
VIDEO | MOV | H264 - MPEG-4 AVC (part 10) (avc1) | 25 fps 1920×1080 pixels |
Nomenclature : Pour faciliter la navigation, et permettre une approche thématique dans cette quantité de rushs, un système de nomenclature a été défini et appliqué à l'ensemble des fichiers. Différents mots-clés ont ainsi été ajoutés aux noms des fichiers.
Les document ci-dessous présentent la liste de tous les rushs existants, ainsi que les mots-clés intégrés dans les titres de fichiers, pour l'image comme pour le son :
Bien que cela ne paraisse pas nécessaire pour le moment, quelques pistes de productions supplémentaires d'images pourraient venir nourrir le montage :
En cohérence avec la démarche d'ExSitu et les contraintes définies pour Geocyclab, les outils mis en œuvre pour la réalisation de ce film feront appel, dans la mesure du possible, à des solutions logicielles libres.
Nom | Version | |
---|---|---|
Système | Ubuntu | 20.04.1 LTS |
Montage vidéo | Kdenlive | 20.08.0 |
Montage audio | Ardour | 6.2 |
Granulation audio | Puredata |
Pour garantir une fluidité de travail entre les quatre co-réalisateurs du film, un protocole précis a été déterminé, une chaîne de travail sur mesure intégrant les spécificités des différents logiciels libres utilisés.
Pour assurer un archivage efficace en vue de l'assemblage final de toutes ces séquences, une nomenclature particulière est appliquée, aussi bien aux fichiers “projets” qu'aux différents “exports” générés.
Chaque fichier de projet (.kdenlive ou .ardour) doit être nommé selon le modèle suivant. Les exports (.mp4 ou .wav) qui lui correspondent doivent également avoir le même nom.
Quand une séquence est partagée avec les autres, elle fige une “version” (ex : v01)
Si les retours réclament des modifications ou si le créateur de la séquence souhaite poursuivre son travail après l'avoir partagé, il créé alors une nouvelle version du fichier (ex : v02). On conserve ainsi une archive de la précédente version (ex : v01)
Dans le cas (sans doute rare) où une version a été partagée, et que les nouvelles modifications réclamées nécessitent de reprendre à la version d’avant, on créé alors une nouvelle “branche” (ex : v02B à partir de la v01A, en conservant donc v02A)
Lorsqu'une séquence est créée à partir d'une séquence pré-existante (ex : montage vidéo sur une séquence audio) on reprend le nom de la séquence originale, suivi du nom de la séquence nouvellement créée. Deux “underscore” séparent alors les deux parties du nom de fichier. Le “mot-clé” ou “titre de séquence” peut être le même, mais peut aussi être différent si le besoin s'en fait sentir.
Grâce à ce système, les allers-retours entre “sons” et “images” seront visibles dans les titres des fichiers. Il convient d'appliquer le principe des “versions” et “branches” de la même manière pour ces allers-retours.
Si d’autres logiciels (ex : puredata pour la granulation sonore) ou des exports intermédiaires (ex : ralentissement, timelapse…) sont utilisés en amont de la création d’une séquence, il appartient à chacun d’archiver ces fichiers, si possible en utilisant le même protocole de nommage.
Pour permettre des allers-retours fluides entre les montages vidéos et audio, le nombre et les noms des pistes ont été définis pour chaque logiciel (Kdenlive et Ardour)
Les vidéos sont montées sur deux pistes (VID A et VID B).
La piste _Tampon ne sert que pendant le travail, elle doit être vide quand la séquence est partagée aux autres.
Le montage des sons directs (synchronisés aux images), alterne d'un plan à l'autre sur les deux pistes (DIR A et DIR B) en prenant soin d'étirer au maximum les poignées d'entrée et de sortie de chaque plan pour permettre leur éventuelle manipulation dans Ardour.
La piste DIR off permet de conserver jusqu'au bout les sons directs non-utilisés, pour les avoir sous la main au mix final.
Les deux pistes SYNC 1 et SYNC 2 accueillent le(s) export(s) des montages sonores pré-existants s'il(s) existe(nt).
Chaque utilisateur est équipé des mêmes versions de logiciels (Kdenlive et Ardour), et dispose d'une copie conforme de l'ensemble des rushs. Lors des phases de travail “à distance”, et pour éviter les envois de fichiers audio et vidéo particulièrement lourds, seuls les fichiers de projets seront partagés par mail. Chaque utilisateur doit donc être en mesure de réaliser lui-même les rendus vidéos et audio :
A l'ouverture d'un projet Kdenlive, une fenêtre signale “les clips ou fichiers manquants”. Il faut alors cliquer sur “Chercher récursivement” et sélectionner le dossier contenant les rushs.
Les rushs retrouvés sont alors cochés (à gauche de chaque ligne)
S'il reste des rushs non reliés (point rouge), répéter l'opération vers un autre emplacement (ici il s'agit du dossier contenant les exports de montages audio..)
Une fois que tous les rushs sont reliés, cliquer sur “OK”
Si le monteur image a bien travaillé, les points d'Entrée et Sortie sont déjà bien positionnés (barre bleue en haut de la timeline), et la timeline ne contient plus de clips après le point de Sortie, ni sur la piste video _Tampon
Pour faire un export de la séquence, aller dans Projet > Rendu
Dans la fenêtre qui s'ouvre :
Lorsque le calcul démarre, la vue bascule sur le deuxième onglet de la fenêtre. Une fois au bout du rendu, il est possible (si ce n'est conseillé) de “Nettoyer” la liste des tâches, avant de fermer la fenêtre.
On vient donc de générer un fichier MP4 présentant un mix stéréo aplati de toutes les pistes sons. Pour exporter chacune des pistes sons (non vides) séparément il faut répéter l'opération de rendu autant de fois que nécessaire avec les réglages suivants :
Tout d'abord prendre soin de “muter” toutes les pistes audio, sauf celle qu'on veut exporter.
Projet > Rendu pour rouvrir la fenêtre de Rendu, où on sélectionne cette fois-ci le format d'export : Audio only > WAV
Ne pas oublier de modifier le nom du fichier de sortie, en lui ajoutant -DIR-A, -DIR-B, -DIR-off, SYNC-1 ou SYNC-2 selon la piste exportée..
Répéter l'opération pour chaque piste audio non vide.
Au moment de fermer le projet, Kdenlive demande si l'on souhaite enregistrer les modifications. Pour conserver les liens à jour vers les rushs, il convient de répondre “oui”. Kdenlive génère alors une copie de sauvegarde du fichier (terminant par _backup0.kdenlive) qu'il vaut mieux supprimer directement dans l’explorateur de fichiers pour ne pas multiplier les copies.
Lancer Ardour6 - Dans un Terminal
Sélectionner la session :
Missing file (fichier non trouvé)
Rechercher les fichiers audio
Cocher (par défaut) “Add chosen folder to search path, and try again”
“Click to choose an additional folder” : sélectionner “autre…“
Naviguer jusqu'au dossier RUSH_48K
Cliquer sur n'importe quel son (tout est normalement grisé, rien ne se passe mais c'est apparemment nécessaire)
Cliquer ensuite sur “Ouvrir” puis sur “Done”
La session est normalement chargée avec les fichiers audio correspondants
Exporter l'audio
Aller dans la barre de menu → “Session” → “Export” → “Export to Audio File(s)“
(ou raccourci Alt+E)
Paramétrer l'export
Format → BWAV 24bit Export: BWF, 24-bit, Session rate
Location → Choisir le dossier ../RENDUS
Dans l'onglet “Time Span”, la première case doit être cochée (par défaut)
Dans l'onglet “Channels”, seule la case correspondant au Bus Master doit être cochée (aussi par défaut)
Enfin, cliquer sur “Export”
Pour compléter ce système de partage de fichiers, on associe à chaque projet (Kdenlive ou Ardour) un fichier .txt du même nom que le projet, dans lequel on notera des indications jugées utiles :