France (retour)
Distance parcourue : 1525 kms
Durée : 30 (+3 off) jours
Date d'entrée : 2015-08-25
Date de sortie : 2015-09-26
Jour 974 - Douce France...
Vendredi 28 août 2015 - 65 kms - Post n° 588
Barth : La compagnie du père de Fanch chamboule agréablement la routine de Geocyclab depuis quelques jours. Tout d'abord nous roulons sans sacoches, seulement freinés par le vent et les embouteillages de cyclistes ou de piétons qui ont parfois lieu sur l'eurovéloroute. On en profite donc pour avaler les kilomètres par dizaines, le long du Danube qui ressemble maintenant à un vulgaire torrent, puis en rattrapant le Rhin au prix de quelques détours vallonnés en terre helvétique. Avant chaque départ, un point carte s'impose, pour convenir du rendez-vous pour le pique-nique du midi ou pour débusquer un bivouac accessible en voiture le soir. Petites pertes de temps donc qui sont amplement compensées par le fait que nous n'avons plus à nous soucier des courses de ravitaillement. Et notre menu quotidien a gagné en qualité, entre apéritifs ravigotants, fromages, vins et gâteaux bretons, on ne peut vraiment pas se plaindre ! Merci encore monsieur Dodeur !
Roxana en profite pour lever le pied quelques jours, ayant réussi à caser son vélo dans la voiture, et prenant par la même occasion quelques leçons de français et de culture bretonne en compagnie de Yann-Yvon. Car à ce rythme là, la dernière frontière, celle de notre terre natale, arrive rapidement et c'est sous une pluie bretonne que nous nous retrouvons un peu hébétés à Saint-Louis à siroter un café dans un kebab local en comprenant avec surprise les conversations alentours. La langue, c'est bien la seule chose qui nous dépaysait encore en Allemagne. Mais cette fois nous y sommes, à la maison…
Le vent à tourné au nord, donnant le signal du départ aux cigognes qui entament par centaines leur périple vers le sud, et amenant le froid sur notre route passant par Mulhouse, Montbéliard puis Besançon où nous retrouvons JB, un copain de Fanch, le temps d'un apéro dînatoire en guise d'aux-revoirs à Yann-Yvon qui reprend la route de la Bretagne le lendemain…
La fraîcheur nordique laisse place à la chaleur sèche d'un vent de sud alors que nous mettons le cap sur Dole. Nous quittons alors l'eurovéloroute pour rendre visite à Virgile et Marion que nous avions croisé au sud de la Californie alors qu'ils pédalaient vers Ushuaïa il y a déjà un bail… Nous voici donc à Lons Le Saunier, capitale du Jura, pour des retrouvailles mêlées à une pendaison de crémaillère dans le nouvel appartement des futurs mariés ! Je me rend compte que j'ai besoin de presque autant de concentration pour suivre une conversation en français qu'en anglais, mais c'est peut-être l'effet du Macvin après cette journée en plein cagnard… Nous allons rester deux ou trois nuits ici, le temps de mettre enfin le carnet de bord à jour, et de souffler une dernière fois avant la ligne droite vers Nantes que nous voulons atteindre le 15 septembre…
Jour 983 - Du Jura aux urgences de Paray-le-Monial...
Dimanche 6 septembre 2015 - 45 kms - Post n° 589
Fanch : Retour. Retour. C'est un mot qui, malgré nous revient souvent, que l'on soit seul à méditer sur un vélo ou en société à parler d'aventure au bout du monde nous y revient inévitablement. Marion et Virgile, nos amis les Pignons Voyageurs (et chez qui nous faisons escale à Lons Le Saunier, Jura) connaissent eux aussi cette étrange obsession, ils nous font part de leurs expériences rassurantes puisque les voilà rentrés de leur périple aux Amériques depuis déjà quelques mois. Ils nous invitent à nous reconnecter en douceur avec un week-end aux saveurs jurassiennes, un peu plus haut sur la colline pour profiter des dernières chaleurs estivales. Nous serions bien resté en leur compagnie attendre l'hiver en partant chasser du dinosaure mais ne pouvons pas faire de vieux os… L'horloge ne cesse de tourner. Merci Virgile, Marion, Françoise, Dominique et toute la joyeuse bande de Lons Le Saunier pour cet accueil qui donne envie de revenir lors d'un prochain tour du monde, en ski de fond probablement (on travaille déjà sur l'itinéraire…).
Et nous reprenons la route avec un vent de face soutenu jusqu'à Chalon Sur Saône pour finalement trouver refuge dans une petite maison d'écluse. Le lendemain, Barth s'en va au-devant pour retrouver son père à une quarantaine de kilomètres avant Orléans et qui plus tard nous accompagneront le long de la Loire jusqu'à Nantes. La pluie nous rappelle que nous approchons du but, aux files des bornes le paysage se teinte d'ocre et d'orange et déjà les veilles feuilles se décomposent sous nos roues… Tic tac tic tac, les mômes s'en vont pour leurs premiers jours de classe…
Et parfois la route nous réserve de drôles de surprises, des choses que l'ont a peine à comprendre, mais elles nous tombent dessus il est alors impossible d'y échapper… Après une dizaine de kilomètres, Roxana se plaint d'une intense douleur au ventre. Nous faisons donc une pause. Dix minutes plus tard la voilà qui s'écroule au sol. Les pompiers font leur entrée, nous partons pour l'hôpital gyrophare allumé. Le diagnostic tombe trois heures plus tard: Crise d'appendicite aiguë. Rien de grave mais il faut opérer d'urgence, une hospitalisation est prévue et Roxana dont l'objectif était de relier Istanbul à l'Atlantique en vélo (après plus de 4000 kilomètres) doit à présent se résoudre à joindre la Bretagne par un autre moyen. L'opération se déroule bien, le réveil est plus difficile surtout que c'est à ce moment qu'elle prend vraiment conscience que l'aventure à bicyclette se termine… si près du but. La fatigue amplifie les émotions et quelques larmes s'échappent.
Je prends mes marques au camping de Paray Le Monial pour rester auprès d'elle le temps de sa convalescence, pour m'occuper des bécanes restées à 10 bornes en amont du canal, acheter un billet de train, faire la traduction entre le personnel soignant et notre amie qui ne parle pas vraiment français et puis je passerai quelques heures en compagnie de l'assistante sociale pour tenter de régler des histoires d'assurances à en perdre la tête. Enfin bref, pourquoi cela nous tombe dessus maintenant? Entre-temps, je reçois des nouvelles de Barth et de Patrice. Ils roulent tous deux sur les bords de Loire, à rythme modéré et en direction de Tours. Je fais un rapide calcul et si je suis le même chemin (Paray le monial - Nevers - Orléans - Tours) j'ai alors 450 km à faire pour rattraper mon binôme à Tours. Je couperai donc par Bourges, Vierzon et me contenterai de l'Allier et du Cher au lieu de suivre « La Loire à vélo ».
Dimanche 6 Septembre, 14H00. Roxana monte dans le train pour Nantes, je me refamiliarise avec la voix de la SNCF. « Le train expresse régional en provenance de Lyon et à destination Saint Pierre Des Corps blabla ». Ne pouvant rien porter, je l'accompagne à l'intérieur du wagon pour suspendre son vélo. Alors que je lutte contre le système d'accrochage une sonnerie retentit, j'ai tout à bout de bras et les portes se ferment. Merde… Mon vélo (chargé), est quant à lui rester sur le quai. Vigipirate, c'est encore d'actualité? Oui forcément et plus que jamais… La voix me l'a répété 4 fois en 30 minutes, j'espère juste qu'ils ne feront pas sauter mon deux roues et mes affaires avec. Deux heures plus tard, je retrouve le tout intact, prends enfin la route et seul je monte le bivouac pensant à mes deux compagnons de route… L'aventure continue.
Jour 990 - Le long de la Loire
Dimanche 13 septembre 2015 - 20 kms - Post n° 590
Barth : Monceau-les-mines, Paray-le-Monial, Cevize, La Charité-sur-Loire, Briare… Les noms défilent rapidement suivant le décompte des écluses du canal du centre, puis latéral à la Loire, que je longe seul depuis presque quatre jours. J'ai laissé Fanch et Roxana avancer à leur rythme, pour foncer en avant à la rencontre de mon père qui vient pédaler avec nous d'Orléans à Nantes. La météo est un peu humide et venteuse mais le pédalage en solitaire réduit les temps de pause et je suis largement à l'heure à Sully-sur-Loire pour découvrir le visage familier de mon père parmi les cyclistes toujours nombreux qui arpentent la vélo-route de la Loire. Retrouvailles avec le soleil, autour d'un couscous de bivouac arrosé d'une bonne bouteille de Saumur, après une douche chaude au camping de Sully !
Le lendemain, je viens de découvrir un mail de Fanch m'expliquant la mésaventure de Roxana, et le retard en conséquence.. On prend donc tout notre temps les jours suivants, avec le soleil et malgré le vent dans le dos qui nous pousse d'Orléans à Tours. Un petit coup d’œil à la basilique de Saint-Benoît-sur-Loire, un détour par le château de Chambort, et surtout du temps pour papoter autour d'une bière, pour profiter du jour du marché, pour se reposer un peu et réaliser en douceur que ces premières retrouvailles annoncent le retour en terrain connu, de plus en plus près de la maison…
Savonnières, mercredi 9 septembre. Il est environ 19h quand Fanch nous retrouve au camping après avoir enchaîné quelques journées à 120 kms par jour. Un dîner copieux et qui traîne un peu dans la douceur du soir, une bonne nuit de repos pour mon compère et nous reprenons la route avec un petit détour pour admirer la forteresse de Chinon en pique-niquant au beau milieu d'une centaine de lycéens qui font leur pause de midi dans le parc sur l'autre rive de la Vienne. Malgré quelques soucis mécaniques pour Fanch dont le vélo commence à présenter quelques signes d'usure plutôt alarmant (cadre tordu, freins arrières inopérants, dérailleur foutu, et une crevaison histoire de ..) Malgré ces imprévus donc, nous arrivons à temps à Saumur pour attraper Tony à la descente de son train. Tony, vélocouchiste confirmé, nous avait hébergé à Pornic il y a trois ans quelques jours après notre départ de Quimper, et c'est avec un plaisir partagé qu'il nous rejoint pour pédaler de concert sur la dernière ligne droite jusque Nantes.
Les prévisions météo ne sont pas bonnes pour les jours à venir, déjà le vent qui nous poussait jusque là s'est soudainement mis à nous renvoyer vers l'Est, on décide donc de pousser un peu le kilométrage quotidien et d'atteindre Saint-Julien-de-Concelles le samedi soir où nous sommes attendus par Isabelle, la compagne de Tony, pour partager une mémorable tartiflette ! Le lendemain, il ne reste qu'une poignée de kilomètres pour rejoindre le centre de Nantes, retrouver Roxana en meilleure forme chez nos amis Guillaume et Maude, et se faire régaler d'un déjeuner de crêpes avec un coup de cidre ! Bretagne, nous voilà !
Jour 994 - Séjour à Nantes
Dimanche 20 septembre 2015 - 40 kms - Post n° 591
Fanch : Nantes est une étape incontournable. Oui, c'est la porte Sud de notre chère Bretagne ! Mais c'est aussi et surtout la première ville que nous traversons dans les deux sens depuis que nous avons pris la route. Cela signifie donc que tout ce qu'il y a derrière nous sera probablement familier et que malgré les 350 bornes qui nous séparent de notre destination finale on se dit et se redit avec un subtil mélange d'émotion: celle-ci, c'est la dernière…
Maude et Guillaume, nos amis artistes -devenus Nantais depuis quelque temps- nous accueillent, Barth, Patrice et moi-même, avec bouquet de « complètes-champignon ». Nous y retrouvons Roxana qui prolonge ici sa convalescence, depuis une semaine déjà, elle semble reprendre du poil de la bête. Là encore, ces retrouvailles réjouissantes nous rapprochent un peu plus de notre objectif. Nous prenons notre temps, élaborant le programme de ce séjour Nantais entre deux tournées de blé noir, car si cette pause aux odeurs de beurre salé à un petit goût de retour, notre emploi du temps s'annonce bien chargé.
Premièrement il nous faut rédiger le carnet de bord puis mettre à jour les informations récoltées avant de faire la synchronisation du site. Puis nous avons rendez vous Mardi 15 Septembre au Lieu Unique pour y rencontrer nos amis du collectif Times'Up de Linz (Autriche) pour le vernissage de leur exposition, Mind The Map. ça ne fait que deux mois mais nous sommes tous enchantés de nous retrouver ici avec le sentiment que cette entrevu ne sera pas la dernière. Deux jours plus tard, nous découvrons la Plateforme C autrement dit, le nouveau et impressionnant FabLab de Ping où nous faisons ce jeudi une petite présentation furtive de Geocyclab. De l'eau a coulé sous les ponts depuis notre dernière visite et l’extension de Ping donne le ton avec une évolution positive. Ces rendez-vous sont entrecoupés de nombreuses et heureuses retrouvailles avec quelques proches qui nous rendent visite et ponctués de ballades en terrain (re)connu. Vendredi soir, ce sont nos vieux amis et partenaires du collectif « On peut bouger » qui nous reçoivent avec un dîner à la hauteur de leur réputation. Enfin bref, au contact de tout ce beau monde, nous replongeons têtes premières dans de vieux souvenirs et sautons à pieds joints dans une mare d’énergie tonique et contagieuse, largement de quoi terminer ce périple… Gonflés à bloc!
Demain, Patrice Péron nous accompagnera jusqu'à la sortie de Nantes alors que Yann-Yvon Dodeur et son camion assistance prendra normalement le relais en fin de journée accompagné de Roxana (qui ne peut pas encore reprendre l'exercice physique mais qui suit toujours le peloton) et Guillaume ce joindra à nous pour le canal jusqu'à Quimper. L'aventure n'est donc pas terminée, presque mais pas encore!
Jour 999 - Fin de la route
Vendredi 25 septembre 2015 - 45 kms - Post n° 592
Barth : Dimanche 20 septembre, jour 994 de l'almanach de Geocyclab. Après quelques coups de pédale sous un beau soleil à la sortie de Nantes, je réalise que malgré ses allures de retour à la maison, cette étape nantaise n'était encore qu'une étape, et je me rend compte du même coup que le dernier tronçon des jours à venir est véritablement le dernier… Même lors de nos arrêts prolongés au cours de ses trois années, même après trois mois d'immersion dans la vie sédentaire de telle ou telle ville, la présence familière de nos sacoches et de nos bécanes nous rappelait constamment la promesse rassurante que la route nous attendait encore. Même à Nantes, la perspective de ces derniers kilomètres nous séparant de Quimper avait le pouvoir de nous procurer ce sentiment de sécurité. Qu'en sera-t-il dans quelques jours, quand la boucle sera bouclée…?
C'est donc parti pour le grand rembobinage le long du canal de Nantes à Brest, rythmé par l'étrange sensation de reconnaître subrepticement au détour d'une écluse, le lieu d'un bivouac ou d'une pause pique-nique datant d'il y a trois ans. Comme à cette époque, nous sommes trois sur la route, Guillaume ayant pris la place de Fanchic, avec un peu plus de succès que lui à la pêche (un brochet et une perche, tous deux trop petits pour être mangés..)
Les kilomètres défilent tranquillement malgré un vent de face et la froidure humide du matin. Nous voici en Bretagne, et très vite dans le Finistère, les premiers panneaux indiquant la direction de Quimper se font déjà entrevoir au croisement d'une route…
Bien que ce soit la fin du voyage, la route n'en est pas moins animée de péripéties techniques (une crevaison classique de mon pneu arrière et une autre un peu plus sérieuse sur le vélo de Guillaume qui oblige Fanch à faire un détour par Carhaix pour acheter un pneu neuf) et ponctuée des visites de nos parents, d'un chouette barbecue chez notre amie Jeanne pas loin de Blain, et de quelques rencontres qui commencent toujours par la question : « Vous arrivez d'où comme ça ?.. » Et nous de répondre en toute modestie : « Ben.. Heu.. de Quimper en fait… »
Notre ami Guillaume étant équipé d'un téléphone mobile, chose qui paraît toujours être la norme ici trois ans après notre départ de France, il se retrouve rapidement dans la peau du standardiste officiel de Geocyclab, particulièrement pour confirmer l'heure de notre arrivée avec CRIC qui est en train de préparer l’événement à Quimper, où encore pour donner rendez-vous à Fanch et Lucie pour qu'ils nous rejoignent à la fraîche ce soir autour d'un feu, fêter avec nous la dépendaison de crémaillère de notre atelier mobile et le 999ème et dernier bivouac sur un terrain de moto-cross de Briec…
Demain est un autre jour !
Jour 1000 - Ça, c'est fait !
Samedi 26 septembre 2015 - 15 kms - Post n° 593
Barth : Le soleil ! Loin au-dessus des brumes du canal que nous avons quitté la veille, nous prenons le temps de nous étirer et de faire sécher les tentes dans les rayons matinaux. Pas beaucoup de pression aujourd'hui avec une quinzaine de kilomètres à faire pour arriver à Quimper vers seize heures. L'approche se fait par paliers, entre les rendez-vous d'amis qui nous rejoignent pour les derniers kilomètres et une longue pause pique-nique pour ne pas arriver avant l'heure annoncée.
Ces rues, ces bâtiments, les flèches de Saint Corentin, l'Odet qui coule toujours, et soudain tous ces visages familiers qui nous accueillent comme si le 30 septembre 2012 avait eu lieu la veille ! Cette fois j'en suis sûr, faire le tour du monde, même à l'allure escargolante d'un vélo couché, créé une compression de l'espace-temps donnant l'impression que ces trois années n'ont duré que quelques jours… Et pourtant je sais bien qu'au fond de nos sacoches et de nos mémoires sont entassés les traces, les souvenirs et les sensations d'un voyage de mille jours. Il va falloir un peu de temps pour le comprendre, mais pour l'heure place aux retrouvailles azimutantes !
Quelques interviews, des mots échangés trop vite avec les uns et les autres, le tout mis en musique par les invités de CRIC qui électrisent l'atmosphère de la petite rue Sainte Catherine. Le compteur kilométrique est arrêté, la nuit tombe déjà, mais pas besoin de chercher de bivouac pour ce soir, ni de faire les courses pour le dîner, nous sommes à la maison (du moins à la maison des copains) !
Fanch : Jour 1000. C'est ici, rue Sainte-Catherine que se termine l'atelier nomade de Geocyclab. L'arrivée se déroule accompagnée d'une vive émotion qui s'accroît au fur et à mesure que je découvre les visages de nos amis présents aujourd'hui. Cela fait trois ans, alors je prends le temps d'observer un par un ces sourires bienveillants qui semblent nous accompagner pour cette ultime étape. J'attendais ce moment depuis plusieurs mois, je me préparais à ce jour transitoire, symbole de re-sédentarisation, comme s'il était question d'un nouveau départ et donc d'un nouveau voyage. À peine terminée, l'aventure recommence donc, celle du quotidien d'avant. Les contraintes que nous nous étions imposées vont progressivement disparaître et avec elles va probablement s'envoler ce sentiment de liberté si cher au globe-trotteur. Mais la page ne se tourne pas totalement, il va falloir prendre un peu de temps pour relire et analyser ces trois années avant d'attaquer une page vierge, voir pourquoi pas, un nouveau livre.
J'ai beaucoup à dire que je n'écrirais pas ici (ce n'est ni le lieu, ni le moment), un peu de patience ça viendra. Alors, juste avant de conclure, j'aimerais encore une fois vous remercier pour ce que vous nous avez permis d'accomplir. Merci à vous chers lecteurs de nous avoir suivi (et bravo car si vous lisez ces lignes c'est que mes fautes d'orthographe n'auront pas eu raison de votre curiosité), merci à toutes ces personnes rencontrées au bord de notre chemin, qui selon leurs cultures et croyances nous ont offert de nouveaux angles de vision pour observer différemment notre terre. Tous ensemble, vous nous avez porté jusqu'au bout du monde et ce n'est pas rien, soyez-en certain. Et puis, un grand merci à toi, Mister Barth Péron, pour ta rigueur, ton sens de l'analyse et ton regard affûté, merci d'avoir guidé cette expérience singulière jusqu'à son terme et probablement plus encore. Comme tu le dis si bien « notre duo a bien fonctionné » et c'est pour moi un honneur d'entendre ça.
On l'a fait ! Et promis, on reste encore un peu !