Malaisie (retour)
Distance parcourue : 0 kms
Durée : 26 jours
Date d'entrée : 2014-11-14
Date de sortie : 2014-12-09
Jour 703 - Kuala Lumpur saison 2
Dimanche 30 novembre 2014 - 0 kms - Post n° 547
Barth : Nous l'avions évoqué dans le dernier Checkpoint juste avant notre départ de Lucknow, la période qui allait suivre, entre le chantier à Kuala Lumpur et les vacances au Népal, serait un peu silencieuse.. Mais voici tout de même quelques nouvelles et surtout des images, pas vraiment fraîches, mais qui racontent un peu ce temps spécial de Geocyclab.
Deux semaines déjà que nos vélos sont à Lucknow sous la bonne garde de notre ami Birendra et que nous avons fait un grand demi tour en avion pour retrouver avec joie un Biji-Biji en pleine effervescence ! J'ai atterri pour ma part dans un état d'épuisement physique qui m'a cloué au lit pour deux jours, si bien que l'émotion des retrouvailles avec tous nos amis n'est qu'un vague souvenir brumeux, je me souviens juste d'un soulagement d'être enfin « à la maison » après la quarantaine d'heures de transit depuis l'Inde et d'avoir aperçu quelques nouvelles têtes comme Ambika, Moiz, Sushi, Rachel, Xavier, Jasmine, Theo.. que je mettrais quelques temps à rencontrer.
Tout est allé très vite. Nous avons débarqué au beau milieu d'un chantier déjà lancé, et le boulot fait en amont, particulièrement les structures métalliques admirablement construites par maître William, nous ont permis de prendre le train en marche de manière efficace. Le gros de l'équipe s'est ensuite envolé sur le site du festival, à une bonne heure de route dans la montagne au-dessus de Kuala Lumpur, nous laissant seuls à Harmony Hub avec Navin, et Soltan fidèle à son poste de doyen de la demeure.
Mais il n'y a pas que le festival à l'agenda de Biji-Biji et toute l'équipe dirigeante fait des allers-venus entre Harmony Hub et différentes réunions, présentations publiques, démarchages, dans l'espoir de décrocher le premier prix d'un concours. Fanch est réquisitionné plusieurs fois pour aller aider Navin à mettre en place l'installation des plantes sonores qui semble être devenue une des bottes secrètes de Biji-Biji pour créer de l’événement. Et ça marche, car avant-hier soir nous avons rejoint tout le monde sur le chantier pour fêter comme il se doit la remise du chèque du premier prix que ces champions ont décroché !!
Ce petit break festif fut aussi l'occasion de jeter un œil à l'avancer des travaux sur le site, de découvrir l'atelier de campagne et de projeter un peu le déménagement prochain de l'installation. Un château d'eau et un dôme géodésique ont déjà trouvé leurs places sur le terrain boueux, et avec la météo plutôt humide et les installations électriques prévues ça s'annonce coton.. Mais c'est sans compter sur la méthode Biji-Biji ! Encore une quinzaine de jours avant le jour J. De notre côté, les premiers test sont prometteurs mais il reste encore beaucoup à faire que ce soit côté électronique ou côté menuiserie… De quoi être occupé à plein temps presque jours et nuits avant de vous faire découvrir tout ceci très bientôt !
Jour 710 - Aquaphonics
Dimanche 7 décembre 2014 - 0 kms - Post n° 548
Fanch : Home, sweet home, Biji-Biji nous revoilà!
Outre le fait de savourer l'atmosphère joviale et chaleureuse de la maison, l'objectif de notre présence en ces lieux est de réaliser une installation sonore interactive qui sera exposée le 6 décembre prochain au festival UrbanScape. Biji-Biji à décidé pour l'occasion d'orienter sa production autour des problématiques de gestion de l'eau et propose une myriade d’installations ludiques pour sensibiliser le public sur le sujet. Parce que l'idée nous paraît pertinente (mais aussi pour renflouer les caisses de Geocyclab), nous avons décidé d'apporter notre contribution avec le projet « Aquaphonics » (ce titre ne nous convient toujours pas mais il fallait bien en trouver un) dont voici un court descriptif.
Principe technique, voir schéma et photos :
Il s'agit d'une imposante table dont le plateau est un bassin peu profond (1 cm) suspendu à la structure principale par un maillage d'élastiques. Sous ce bassin (autrement nommé « piscine ») sont disposées trois enceintes qui une fois activées, viennent directement perturber le liquide, créant différents effets visuels à sa surface (cercles concentriques, ondes statiques, chaos) en fonction des fréquences sonores diffusées.
L'audio est généré par Pure Data avec un duo d’oscillateurs (modulation d'amplitude) pour chaque enceinte. Ce qui permet de produire des ondes à la surface du liquide sans gaspiller trop d'énergie (fonctionne avec un faible volume, avec tous types de fréquences).
Pour répondre un peu plus au sujet, l'interface de cet instrument synesthésique (audio + visuel) est majoritairement composée d'H2O. Les trois petits bassins juxtaposés à la structure principale contiennent de l'eau qui elle-même est connectée à Arduino via trois capteurs capacitifs. Il est important de préciser que chacun des petits bassins est équipé d'une enceinte. Ainsi, quand une main entre en interaction avec l'eau d'un des trois bassins, une fréquence est également diffusée dans le bassin lui-même, le sens du touché de l'utilisateur est stimulé et un effet visuel apparaît à la surface de la piscine.
Voilà, pour les grandes lignes. La nouveauté pour moi se situe au niveau de l'éclairage. Puisque chaque bassin est équipé d'un bandeau de LEDs de couleurs différentes (rouge,vert et bleu) et la piscine d'un bandeau de LED RGB (RVB en français). Cette dernière change de couleur en fonction des interactions avec le public. Pour faire simple, si l'utilisateur joue avec l'eau du bassin bleu, la piscine va s'éclairer en bleu, si dans le même temps une deuxième personne joue avec le bassin rouge, la piscine va s'éclairer en violet (bleu + rouge). Challenge simple qui m'aura donné du fil à retordre, mais j'ai pigé le truc…
L'atelier de Geocyclab change donc de forme puisqu'il s'agit d'une commande. Barth se charge avec l'aide de William de l'aspect technique, formel et esthétique de l'objet. En ce qui me concerne, épaulé par nos amis Navin et Ashvin, je me penche sur les questions du son, de la lumière et de l’interactivité de l'installation. Après trois semaines intensives, de nombreux défis techniques et un débogage à n'en plus finir, nous livrons l'installation dans les temps.
UrbanScape, nous y voilà. « Urban » pas vraiment puisque nous sommes à Genting, une location situé dans les montagnes humides à quelques cinquante bornes de Kuala Lumpur. Humide, très humide, de grosses averses quotidiennes se sont abattues depuis plusieurs semaines sur le « play ground » de Biji-Biji. Conclusion, L'ambiance est sympathique mais boueuse. Un comble pour Biji-Biji qui expose une réflexion sur les problématiques liées à la gestion de l'eau… Les pieds dans l'eau. De plus, si on additionne aux conditions climatiques, une programmation musicale sans tête d'affiche et un événement excentré et un prix d'entrée exorbitant, on comprend alors pourquoi le festival n'a pas eu le succès escompté.
Mais pour l'ensemble de l'équipe Biji Biji, l'essentiel est de constater que la majorité des installations, - aussi expérimentales soient elles - fonctionnent et tiennent debout. Le résultat est donc plutôt positif, on boit un coup, ça sent les vacances!